« Héritier d’un nom à la fois mon orgueil et ma crainte ; frère presque inconnu du lumineux apôtre de la paix humaine et de l’humaine fraternité, il m’a semblé que le silence m’est interdit. » confie Louis Jaurès en 1924, quelques mois avant la panthéonisation de Jean Jaurès.
Frère de l’illustre tribun, l’amiral Jaurès (1860-1937) naît à Castres où il passe ses premières années, avant de partir pour l’École navale. S’ensuit une riche carrière dans la Marine, dont on retiendra notamment : bombardement de Madagascar, son commandement du sous-marin Gymnote (premiers essais de navigation en plongée), la libération des marins abandonnés par l’empereur autoproclamé du Sahara ou encore l’épreuve du cuirassé d’escadre Liberté qui explose en rade de Toulon… À l’issue du Premier conflit mondial, au moment où le pays honore ses « Morts pour la France », on commémore également le député tarnais, « tué en avant des armées ». Louis Jaurès, un temps député socialiste (1924-1928), s’emploie à représenter sa famille par sa présence et ses souvenirs à l’occasion d’inaugurations et entretiens en mémoire de son frère Jean.
Ill. : Louis Jaurès à la tribune, lors de l’inauguration du monument à la mémoire de
son frère à Castres. Photographie, 15 mars 1925. FRBNF40499432 © BnF
